Âge minimum pour les essais cliniques adultes : pourquoi cela doit changer

Lors de notre colloque FAST au Sénat le 10 février dernier, nous avions rappelé l’importance de reconsidérer l’âge minimum de 18 ans pour participer aux essais cliniques adultes, qui empêche certains adolescents d’en bénéficier, alors que d’un point de vue scientifique et règlementaire il n’y a aucune raison valable de ne pas leur donner accès à ces essais.

Unite2Cure, groupement d’associations de parents et patients en Europe, que nous avons co-fondé, explique dans cette vidéo comment cette « barrière artificielle » de l’âge minimum constitue une véritable perte de chances pour les adolescents.

 

 

Les lignes commencent à bouger : le laboratoire Bristol-Myers Squibb a récemment décidé, au niveau international, d’abaisser à 12 ans l’âge d’inclusion dans ses essais cliniques. Six études sont en cours aux Etats-Unis, au Canada et en Australie et une étude va démarrer prochainement en France.

Cependant cela doit devenir une règle pour tous les industriels. Nous appelons tous les laboratoires pharmaceutiques à agir de même, pour donner des chances supplémentaires de guérison aux adolescents en leur permettant d’accéder à des traitements innovants.

 

le monde BMS

 

Onco-Pédiatrie – FAVORISER L’ACCÈS PRÉCOCE AUX TRAITEMENTS INNOVANTS

PIONNIER en immuno-oncologie, le laboratoire est-il présent en onco-pédiatrie ?
Bristol-Myers Squibb est pionnier dans la conception de ces traitements innovants, qui contribuent de façon remarquable aux avancées contre le cancer. Nous sommes particulièrement mobilisés contre les cancers de l’enfant, qui représentent de 1 à 2 % des cas constatés chaque année. Ce sont des maladies rares, mais elles touchent 2 500 enfants par an en France. Si 80 % survivent à long terme, ils doivent subir des traitements lourds, qui pèsent sur leur vie quotidienne et sur leur avenir, c’est pourquoi il est essentiel d’intensifier la recherche de nouveaux traitements, plus efficaces et plus faciles à supporter. L’objectif de Bristol-Myers Squibb est de réduire le différentiel de temps de mise à disposition des traitements de l’adulte à l’enfant en s’appuyant sur l’excellence reconnue de la communauté médicale française en onco-pédiatrie. Plusieurs centres de recherche ont une renommée mondiale. L’Institut national du cancer se mobilise, notamment dans le cadre des Plans Cancer, en cancérologie pédiatrique. Il a mis en place plusieurs actions, comme la labellisation de centres de phase précoce, dont six sont dédiés à la pédiatrie. La France est un lieu naturel pour l’engagement de Bristol-Myers Squibb en oncologie pédiatrique. L’écosystème y est dynamique avec des acteurs clés : médecins, chercheurs, associations de patients et institutionnels, très engagés.

Vous vous investissez notamment dans la lutte contre les cancers des adolescents.

Quels sont leurs spécificités ?
Les cas de cancer des adolescents sont peu fréquents – 800 par an, entre 15 et 19 ans. Il s’agit en premier lieu de cas de la maladie de Hodgkin, de leucémies, de tumeurs solides. Cependant, on constate que les progrès réalisés dans la lutte contre ces cancers chez les adultes n’ont pas encore été observés chez les adolescents. Ces derniers représentent une population particulière, à la frontière entre l’enfant et l’adulte, pour laquelle il n’existe pas suffisamment de stratégies spécifiques de prise en charge. Pourtant, une fois sur quatre, ils présentent des formes de cancer comparables à celles des adultes. Pour Bristol-Myers Squibb, il est donc fondamental d’accélérer l’accès des adolescents aux traitements les plus innovants. C’est pourquoi nous avons décidé, au plan international, d’abaisser à 12 ans l’âge d’inclusion des patients dans nos essais cliniques précoces. Six études sont déjà en cours sur ces bases aux Etats-Unis, au Canada et en Australie. Et c’est désormais une réalité avec l’ouverture prochaine d’une première étude en France.

En quoi est-il pertinent d’abaisser à 12 ans l’âge d’inclusion dans les essais cliniques précoces ?
Il est scientifiquement prouvé que les adolescents ne présentent pas de différence notable par rapport aux adultes, en termes de doses à utiliser, de pharmacologie et de profil de tolérance. Inclure les adolescents dans ces essais permet d’accroître les chances de guérison, avec un risque acceptable et maîtrisé. Bristol-Myers Squibb a porté cet engagement avec les médecins et les associations de patients qui militent pour une meilleure prise en charge des cancers pédiatriques. Abaisser l’âge d’inclusion, c’est délivrer un message d’espoir aux familles touchées. C’est également lutter pour une meilleure équité d’accès aux soins, qui est un axe cher à Bristol-Myers Squibb. Donner accès à des traitements innovants de façon précoce, c’est augmenter les chances de trouver de nouvelles solutions thérapeutiques. En dépit des progrès, il reste un long chemin à parcourir pour combattre la maladie, prévenir ses séquelles et améliorer la qualité de vie.

Quels sont actuellement vos projets de recherche en onco-pédiatrie ?
Bristol-Myers Squibb mène un plan de développement spécifiquement dédié à l’onco-pédiatrie, à travers des études que nous conduisons dans diverses indications thérapeutiques comme la maladie de Hodgkin ou les tumeurs cérébrales. Et nous soutenons également plusieurs recherches académiques, car nous croyons avec force à la dynamique de collaboration entre le public et le privé. Par exemple, Bristol-Myers Squibb participe à l’essai européen AcSé-ESMART, lancé par l’INCa et Gustave-Roussy, ou encore l’étude nationale MICCHADO pilotée par l’Institut Curie et menée en collaboration avec Gustave-Roussy et le Centre Léon-Bérard. Des partenariats public-privé sont également en cours avec ces trois mêmes centres d’excellence, afin de mieux comprendre les mécanismes du cancer chez l’enfant. Au-delà de la recherche, Bristol-Myers Squibb est également très présent sur le volet sociétal, aux côtés des associations, des parents, des soignants et des pouvoirs publics, car prendre soin est aussi important que de soigner. C’est la mobilisation de tous qui permet d’accompagner les malades du cancer.

« Abaisser l’âge d’inclusion, c’est délivrer un message d’espoir aux familles touchées. C’est également lutter pour une meilleure équité d’accès aux soins, qui est un axe cher à Bristol-Myers Squibb. » Aurélie Lécuyer

Propos recueillis par Pierre Mongis.