L’intérêt des modélisation 3D dans la chirurgie de l’enfant
Les maladies génétiques, développementales et oncologiques pédiatriques n’ont pas bénéficié des avancées de la simulation avancée, de l’assistance informatique et de l’automatisation, notamment pour des interventions chirurgicales. Cela est fort dommage d’autant plus que la population pédiatrique nécessite une attention particulière en raison des spécificités des pathologies concernées (malformations et tumeurs) et de l’importance de la chirurgie de précision pour des individus en croissance, dont des séquelles auraient un impact à très long terme.
Par conséquent, il y a peu d’études qui ont évalué la pertinence de ces outils en chirurgie pédiatrique et elles concernent le plus souvent la chirurgie des tumeurs rénales ou la modélisation des malformations cardiaques congénitales. Une récente étude a montré, dans une population de 10 enfants atteints de tumeurs rénales, que l’identification des limites de la tumeur, des artères et des veines rénales et des voies excrétoires était significativement plus facilitée avec l’imagerie 3D qu’avec l’imagerie conventionnelle (TDM et IRM en 3D contre coupes en 2D).
Cependant, à ce jour, aucun travail chez les enfants n’a été en mesure d’offrir une visualisation des plexus nerveux, ce qui semble particulièrement intéressant pour la chirurgie des tumeurs neuroectodermiques (tumeur d’origine embryonnaire).
A propos du projet
IMAG2 est un laboratoire de recherche créé en 2017 par Sabine Sarnacki, chirurgienne pédiatre et Isabelle Bloch, professeure en Mathématiques appliqués et Intelligence Artificielle, toutes les deux chercheuses avec plus de 30 ans d’expérience dans leurs domaines respectifs, pour travailler sur l’analyse d’images médicales ayant pour champ d’application le traitement des tumeurs pédiatriques dans la région pelvienne. Leur équipe développe des algorithmes de modélisation 3D capables d’identifier, de façon rapide et automatique, le système nerveux périphérique et les organes de la région abdomino-pelvienne à partir d’images d’IRM.
L’objectif de cette technologie est d’aider les chirurgiens à planifier leurs interventions pour leur permettre d’anticiper d’éventuelles lésions nerveuses pouvant entraîner des séquelles fonctionnelles permanentes et invalidantes pour toute la vie. Le laboratoire est soutenu depuis ses débuts par plusieurs institutions (Institut Imagine, AP-HP, Télécom Paris et Sorbonne Université). Il est basé à l’Hôpital Necker – Enfants malades, un écosystème propice pour faire de la recherche translationnelle, où des chirurgiens, des ingénieurs biomédicaux spécialisés dans la modélisation 3D et des radiologues peuvent, ensemble, mettre leurs compétences au service du projet proposé.
Ce projet consiste à réaliser une étude clinique pour évaluer la précision des algorithmes par rapport aux modélisations 3D faites manuellement et l’utilité de ces modèles 3D comme outil à la fois de communication pour les patients et de planification pour les chirurgiens.
Suivi du projet :
- Démarrage en 2024
Résumé du projet :
- Promoteur : Institut Imagine – Hopital Necker Enfants Malades
- Investigateur principal : Dr Sabine Sarnacki
- Nombre de patients : 60
- Durée du programme : Mai 2024 – Mai 2026
- Pays concernés : France
- Financement Imagine for Margo : 24 840 €
Cet essai a été co-financé par le Rallye du Cœur de Paris 2024.