Leucémies : Evaluation de la maladie résiduelle par séquençage de nouvelle génération dans les LAM de l’enfant

Leucémies

Les leucémies aigües myéloïdes de l’enfant

Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) sont des cancer du sang et de la moelle osseuse. Les LAM sont les deuxièmes types de leucémies les plus fréquentes chez l’enfant, après les leucémies aiguë lymphoblastique (LAL). Chaque année, on diagnostique une LAM chez environ 80 enfants en France. C’est pendant les 2 premières années de la vie et pendant l’adolescence que les LAM de l’enfant est la plus fréquente.

Bien que plus de 90 % des enfants atteignent une rémission complète, le taux de rechute en première rémission complète reste toujours élevé (40 à 50 %), et ce malgré les avancées dans la compréhension des mécanismes tumoraux, la stratification en groupe de risque et les progrès de la chimiothérapie intensive et de la greffe de moelle. Le risque global de rechute reste la cause la plus fréquente de décès.

A propos du projet de recherche sur les leucémies

L’identification rapide des patients à plus haut risque de rechute après le traitement initial est indispensable, afin de pouvoir proposer rapidement à ces patients un traitement plus intensif, et d’améliorer les chances de guérison.

La mesure du niveau de persistance de la maladie après chimiothérapie (appelée mesure de la maladie résiduelle ou MRD) est un outil puissant pour identifier les malades à risque élevé de rechute. A l’heure actuelle, la MRD peut être évaluée par la détection directe des cellules leucémiques (en utilisant la cytométrie en flux). Cette technique n’est pas très précise et ne peut pas être utilisée chez tous les patients. Une autre stratégie de mesure de la MRD consiste en la détection d’événements génétiques (mutations géniques ou anomalies des chromosomes) spécifiques de la maladie (MRD moléculaire). Cependant, la MRD moléculaire ne peut être utilisée que chez environ la moitié des patients, qui présente des anomalies génétiques particulières, et pour lesquelles des outils de suivi spécifiques ont été développés. L’autre moitié des patients ne dispose pas pour l’instant d’outil adapté pour le suivi de la MRD moléculaire.

Depuis les 10 dernières années, les progrès techniques permettent l’identification de plusieurs mutations chez une très large majorité des patients. Théoriquement, un suivi de ces mutations est possible pour évaluer la MRD moléculaire. Les techniques habituellement utilisées ne permettent pas une telle évaluation. Les techniques de séquençage de nouvelle génération à haute précision (appelées NGS avec correction des erreurs) sont par contre théoriquement adaptées. Ces techniques qui permettent la détection précise de n’importe quelle mutation ont été développées notamment dans le suivi de la MRD des LAM de l’adulte. Elles ont montré leur intérêt pour identifier les patients à haut risque de rechute, en complément des techniques de MRD en cytométrie en flux.

Le projet de ces chercheurs consiste à évaluer la technique de suivi de la MRD par NGS dans le cadre des LAM pédiatriques. Pour cela, l »équipe du Dr. Hirsch déterminera dans un premier temps les caractéristiques génétiques complètes des patients au diagnostic, et développera un outil spécifique permettant le suivi par NGS de l’ensemble des mutations génétiques identifiées. Cette mesure de la MRD se fera après une et deux cures de chimiothérapie. Les chercheurs évalueront ensuite si la persistance d’un niveau élevé de MRD en NGS est associée à un taux plus élevé de rechute, et si cette mesure comporte bien un intérêt supplémentaire par rapport aux techniques de MRD en cytométrie en flux. Cette étude sera réalisée à partir des cellules collectées au diagnostic et après les cures de chimiothérapie chez les enfants traités dans le cadre des protocoles nationaux et internationaux Myechild01, Conect AML, et ALARM3 (projet financé en 2023 par Fight Kids Cancer). Ce projet devrait permettre d’obtenir de nouveaux moyens de suivi de MRD moléculaire pour la quasi-totalité des patients, et d’identifier les patients à plus haut risque de rechute. Ceci devrait permettre à plus long terme une meilleure adaptation des traitements.

Suivi de l’essai :

  • Démarrage en 2024

Résumé du projet

  • Promoteur : Hôpital Saint-Antoine
  • Investigateur principal : Dr Pierre Hirsch
  • Durée du programme : Mai 2024 – Mai 2026
  • Nombre de patients : 170
  • Pays concernés : France
  • Financement Imagine for Margo : 47 500 €

Cet essai a été co-financé par le Rallye du Cœur de Lille 2024.