Programme de recherche sur la prévention de la rechute du neuroblastome

Programme de recherche mené par le Pr. Rogier Versteeg sur une thérapie combinatoire permettant de prévenir les rechutes mortelles des neuroblastomes pédiatriques.

neuroblastome

Le neuroblastome de l’enfant

Un neuroblastome est une tumeur maligne extra-cérébrale qui se développe à partir de cellules nerveuses primitives, appelées neuroblastes, qui forment normalement les cellules nerveuses de l’organisme. Ce type de tumeur solide est l’un des plus fréquents chez les enfants. Ce cancer se forme à partir du système nerveux sympathique (qui prépare le corps à une activité intense) de l’abdomen et parfois dans les glandes surrénales, situées juste au-dessus des reins, ou le long de la colonne vertébrale. Ce cancer peut, plus rarement, se développer aussi dans les ganglions nerveux situés dans le cou, le thorax ou le pelvis.

Cette maladie représente 10% des tumeurs solides de l’enfant de moins de 15 ans et touche principalement les jeunes enfants puisqu’elle est généralement diagnostiquée avant l’âge de cinq ans (90% des cas). Plus de la moitié des enfants présentent une maladie qui est métastatique au moment du diagnostic. Les causes exactes du neuroblastome sont méconnues, mais il semblerait que des facteurs génétiques et environnementaux jouent un rôle dans son apparition.

A propos du programme de recherche « Prévention de la rechute du neuroblastome »

Chez la majorité des patients, la tumeur réapparaît dans les cinq ans qui suivent. Ces rechutes, ou « récidives », résistent à la thérapie et ont une issue fatale. Le traitement actuel du neuroblastome est donc très efficace pour éradiquer l’ensemble des cellules qui composent la tumeur, à l’exception d’une très petite quantité d’entre elles. Ces cellules résistantes sont malheureusement à l’origine des récidives et il a fallu du temps pour les identifier.

Il y a cinq ans, il a été découvert qu’une cellule tumorale de neuroblastome peut adopter deux formes différentes, l’une ressemblant à un type cellulaire immature (type mésenchymateux) et l’autre ressemblant davantage à des cellules neuronales matures qui produisent de l’adrénaline (type adrénergique). Les deux types cellulaires ont des propriétés très différentes, mais peuvent passer de l’une à l’autre. Les cellules de type mature, adrénergiques, peuvent être tuées par la chimiothérapie, mais les cellules immatures y résistent.

L’équipe de ce projet a récemment identifié que la protéine TRAIL pouvait s’attaquer à ces cellules immatures mésenchymateuses du neuroblastome. Il a été ainsi montrer qu’un test de thérapie associant ce « médicament » avec le protocole standard empêchait de manière importante les rechutes. Cependant, il n’est malheureusement pas possible d’indiquer ce traitement pour les patients. Une société pharmaceutique a fourni à l’équipe de recherche une nouvelle génération de ce médicament, le GEN1029, qui reproduit les mêmes effets que la protéines TRAIL. Dans ce projet, les chercheurs évalueront la capacité de ce nouveau composé à empêcher ou à retarder les rechutes dans différents modèles de neuroblastome, notamment en association avec le lorlatinib, qui cible la voie ALK. Les résultats de ce projet, et notamment s’ils sont positifs, pourraient améliorer de manière très significative la prise en charge des patients atteints par un neuroblastome récidivant.

Avancement du projet de recherche 

Les premiers résultats sont très encourageants et montrent que la rechute a été significativement retardée grâce à la combinaison (modèle in vivo). Afin d’affiner ces résultats, 5 nouveaux modèles murins de rechute sont en train d’être générés. Ainsi, les résultats qui seront obtenus sur ces 5 modèles différents apporteront des connaissances essentielles avant toute investigation clinique.

Résumé du projet « Prévention de la rechute du neuroblastome »

  • Investigateurs coordinateurs : Pr. Rogier Versteeg
  • Durée du programme : janvier 2023-janvier 2025
  • Pays concernés : Allemagne, Pays-Bas
  • Financement Fight Kids Cancer : 400 000 €, dont financement Imagine for Margo : 226 704 €